Livres d'Artiste

SORTIE DU LIVRE « UNE LONGUE HISTOIRE » DE PIERRE BERGOUNIOUX AVEC DOMINIQUE LONCHAMPT

Les Éditions du Bourdaric ont le plaisir de vous annoncer la sortie du livre d’artiste «Une longue histoire» de Pierre Bergounioux, avec des interventions originales de Dominique Lonchampt. Ce livre, le 49ème de la collection « D’un jardin à l’autre » des Éditions du Bourdaric est tiré à 17 exemplaires , tous signés au colophon par l’artiste et l’écrivain.

Le texte de l’auteur est imprimé en édition originale sur vélin BFK Rives 250g, dans le format 32 x 28 cm. Achevé d’imprimé le 21 mars 2023.

Les trissements de l’hirondelle dans le métavers désert

Titre du poème de Christian Skimao 

et du livre d’artiste en 8 exemplaires numérotés et signés, format 22x17cm

réalisé en janvier 2023 pour les éditions SAUVE-GARDE

Mars 2022, 

Avant le départ de Margrit pour sa ville natale New York, nous avons réalisé un ouvrage qui relate l'histoire de notre livre d'artistes "à 4 mains", nommé Sauve-garde;

Son titre sera désormais le nom de nos éditions

Sauvegarde  est un livre-objet réalisé à 4 mains et en 4 exemplaires, avec Margrit Olsen, photographe , entre mars 2020 et mars 2021.

cm 25 x 20 x 8,5

Couverture cuir et toile de lin 

Naissance hybride

ou

Mémoires croisées

L’une sculpte, l’autre pas. L’une photographie, l’autre pas ? L’une dessine, l’autre numérise, les deux songent, cogitent et se lancent. Si les évidences apparaissent promptement, elles obscurcissent aisément notre réflexion critique. Ce qui compte chez Dominique Lonchampt et Margrit Olsen, c’est la démarche, singulière du projet, double dans son accomplissement. Baudelaire, à propos de la photographie, dans son Salon de 1859, la vilipende aristocratiquement et nous offre paradoxalement une piste de réflexion pour leur démarche contemporaine : « Qu’elle sauve de l’oubli les ruines pendantes, les livres, les estampes et les manuscrits que le temps dérobe … ». Que font donc d’autre nos deux créatrices sinon sauvegarder leurs œuvres en créant une nouvelle, duelle, sous forme de livre d’artistes en tirage extra-limité. Si ce qui est rare est cher, ce qui disparaît est hors de prix.

Ne faut-il point, ardemment, préserver « les choses précieuses dont la forme va disparaître et qui demandent une place dans les archives de notre mémoire…», nous dit encore le grand poète. L’étrange déplacement du sens de cette phrase à partir d’un medium donné, accomplit ainsi un nouvel acte poétique. Après tout n’est-il pas un des poètes de la transposition. Ou encore comme l’énonce Anselm Kiefer dans un entretien avec Marie Richeux : « Les souvenirs, c’est le futur. »Le réel demeure un monde compliqué alors que la création ouvre les portes d’un monde complexe. La page tournée offre l’épaisseur du monde. Leurs archives, métamorphosées, s’insèrent désormais, dans un présent créateur.

Christian Skimao

Nous avons en commun plusieurs décennies de pratique artistique; la photographie pour l'une, la sculpture pour la deuxième. Nous avons en commun l'abondance de traces écrites ou dessinées, d'images et de négatifs, de documents et supports de communication. Nous avons en commun les questions liées à nos stocks de mémoire, dispersée, étirée dans le temps. Ce livre-objet est la matérialité silencieuse des paroles échangées à propos d'interrogations communes, désirant réunir et confronter l'impalpable et les "restes" concrets de nos productions respectives: empreintes de pierre sculptée et collages numériques images palimpsestes et fragments sauvegardés dans la "boîte à trésors" ... Comme si nous cherchions des solutions, il est réponse à la fois dérisoire et grave, à la question du "où/comment" stocker l'abondance d'information et de mémoire. Ce livre est objet de création de nos multitudes, nos résonances d'archives , "in between"..

Toute chose et plus, des livres enfermés

Livre objet réalisé en 8 exemplaires en mars et avril 2020 à l'atelier de Russargues.

Texte de Jöelle Busca

Toute chose et plus, des livres enfermés

extrait

"Enfant de la terre, des éléments, de la révélation, l’art que pratique Dominique Lonchampt n’est pas art de la délectation ni du contexte social, c’est un art qui porte un reproche silencieux et se fonde sur l’autre côté du désespoir, qui n’annexe pas l’art à l’égoïsme de l’existence individuelle. Depuis son atelier dans la garrigue de Russargues, elle déploie sa constance dans des manières très diverses, autour de thèmes bien repérables : le papier, le livre, l’union des matières, la nature, le volume décalé et mystérieux, les matières organiques, un intérêt pour les ruines, les livres, les lieux intermédiaires, l’eathwork, le land-art. Le site, le non-site, la production de l’art, le rapport au règne terrien, ces questions témoignent d’une sensibilité aigüe aux notions d’écart, de construction et d’exposition, dans ses sculptures, ses livres, ses installations et ses interventions dans la nature. Elle allégorise en déboîtant les trajectoires de la vision avec une agilité sans pareille. Elle construit – déconstruit – les livres en les plombant, elle impose un rythme à ce qui ne le connaît pas.

Attirée par l’accident vécu comme surprise, lâché prise, disponible au hasard, elle manipule les matières jusque dans leurs derniers retranchements, emprunte les chemins de traverses, et s’autorise autant de combinaisons que d’audacieuses mutations. Débris et abattis. Un univers où tout se manifeste, les choses, les passions, l’état de matière entre le rebut et la préciosité. Travailler c’est trouver à chaque fois une nouvelle forme pour la transmission, pour faire apparaître quelque chose que l’on sait déjà mais qui n’est pas encore advenu, et agir en récupérateur. De partout sourd une poésie concrète, résistante, un ordre de perfection sans prétention, mais pas sans éthique, non pas en tant que genre littéraire, mais un état d’esprit subjectif à une langue sans mots, titrée, tel un décollement. Selon l’oreille du regardeur, ça hurle ou ça murmure.

Dominique Lonchampt traduit à vrai le sens premier du livre - des documents assemblés, un empaquetage, une lecture - mais comme sur une autre feuille, une façon de rechercher une accrue du regard face au mystère de livres enclos et inviolables. Les plaisirs et les jeux.

.....,

Produire des livres composés de matières altérables, condamnées à s’enfoncer dans une lente désagrégation, selon un mouvement entropique de retour à l’état initial pourrait constituer l’intention motrice d’une partie de son travail, un attrait certain pour l’éphémère. La nature offre à l’art des possibilités d’enchantement pour qui sait se fondre dans l’univers qui l’entoure, en reconnaître les qualités tangibles, sensibles et visuelles des matières naturelles, de ses usages culturels à ses connotations symboliques, et en jouir. "

Joëlle Busca

12 carrés tricotés conçu et réalisé en 3 exemplaires à l'atelier de Russargues, été-automne 2019. Le poème de B. Teulon- Nouailles fait référence à l'artiste peintre Clothilde Vautier, à qui j'ai rendu hommage en réalisant l'oeuvre "Tricot de temps", du 11/07/2014 au 11/07/2015. 

36 Hurleurs conçu et réalisé à l'atelier de Russargues en 4 exemplaires, février 2020. Le poème de Bernard Teulon-Nouailles a été inspiré par mon projet d'installation "Lot commun" .

Lot commun 

concept

On se souvient du choc des images des marées noires et des oiseaux englués, les ailes collées au corps; nous avons maintenant conscience de l'impact sur l'environnement de "ce sur quoi nous avons à rougir".
Lot commun traite du partage d'avenir menacée: de la "bombe à retardement écologique" (reprise des termes employés par l'association M.E.D :méditerranée en danger), représentée par l'accumulation des micro-fragments de plastique qui étouffe la vie marine avec ses conséquences sur la chaîne alimentaire...
Des milliers d'albatros meurent dans le pacifique, le jabot gavé de morceaux de plastique. l'albatros hurleur, migrant des mers dont la longévité potentielle est identique à la nôtre, m'a inspiré un être hybride, mi humain,mi-oiseau.
Il emprunte le "bombement" du jabot et son cri contenu ainsi que la gestuelle de ses ailes, tendues par l'appel à réagir, à dénoncer la violence que "l'animal que donc je suis"/J.Derrida, s'inflige à lui-même.

l'hybridation est universelle, comme en témoigne et l'exprime l'oeuvre de Jérôme Bosch, ou, plus proche de nous, Victor Brauner.
A l'opposé de l'anthropomorphisme, on parle de nous en parlant des animaux. Si l'albatros s'écroule parfois en posant l'une de ses pattes sur l'autre, "nous scions notre branche" en anéantissant la nature.

Il ne s'agit pas d'une métaphore mais d'une analogie...

l'oeuvre initiale est un marbre de Carrare, travaillé en taille directe;
Pour le rapport de couleur et de luisance mais aussi la noblesse du matériau qui lui confère le statut "d'objet culturel".

Son devenir était d'être Multiple afin d'être Manifeste;  
La commande de son moule auprès d'un atelier spécialisé m'a permi sa multiplication en béton , blanc et (ou) gris, 36 fois.
D'après le dictionnaire des symboles, 36 est le nombre de la solidarité cosmique, de la rencontre des éléments et des évolutions cycliques...

l'ensemble est posée, de manière aléatoire, sur une masse de film plastique détrempé; ce qui lui reste de blancheur peut évoquer l'écume de mer à l'avenir menacé.